»ĆÉ«Ö±˛Ą

 

Activité C.5

Développement d’un système de production de tomates biologiques en serre qui améliore l’efficacité de l’utilisation énergétique et réutilise les effluents de la culture -  pour une émission « zéro » dans l’environnement

Objectifs

  1. Améliorer la rétention des nutriments dans le sol et l’efficacité d’utilisation des nutriments par les plants dans les productions biologiques en serre;
  2. Ajuster la gestion de l’irrigation et de la fertilisation dans un système de collecte et de recyclage des effluents, avec ou sans traitement utilisant un bassin filtrant végétalisé (marais artificiel);
  3. Évaluer l’efficacité de biocharbon (biochar) sur la disponibilité des nutriments du sol, la productivité des plants, la tolérance aux maladies et l’activité biologique du sol;
  4. Améliorer le rendement en fruits ainsi que leurs attributs gustatifs et nutritionnels en modifiant la régie de culture (culture intercalaire (culture en contre plantation), irrigation et disponibilité des nutriments)
  5. Améliorer l’efficacité énergétique en atteignant des rendements similaires à ceux des systèmes de production conventionnels;
  6. Recycler les effluents de culture dans le but d’obtenir “zéro” émission de nutriments dans l’environnement;
  7. Évaluer l’efficacité du biocharbon comme agent filtrant dans le but de réduire la composition en nutriments (en particulier N, P, SO4 et Na) des effluents des serres et l’émission des gaz à effet de serre (N20);
  8. Évaluer le rendement des diverses espèces de plants (Phragmites australis, Typha latifola, Iris versicolor et fougère) implantés dans un marais artificiel afin de réduire la composition en nutriments (en particulier N, P, SO4 et Na) des effluents des serres;
  9. Évaluer la capacitĂ© de diverses espèces de plantes (Phragmites australis, Typha latifola, Iris versicolor et fougère) implantĂ©es dans un marais artificiel Ă  rĂ©duire la prĂ©sence de pathogènes  (Pythium spp., Fusarium spp., Clavibacter michiganensis et nĂ©matodes) dans les effluents des serres;
  10. Évaluer la profitabilité d’un système de production biologique comparé à un système de production conventionnel.

¸éĂ©˛őłÜłľĂ©

L’industrie serricole est un secteur important et en croissance au sein de l’industrie agroalimentaire canadienne, la valeur du revenu Ă  la ferme atteint 2,3 milliards $ (Statistique Canada 2007). Bien que le principal avantage de la production en serre par rapport aux autres systèmes agricoles soit la capacitĂ© de contrĂ´ler les conditions de croissance tout au long de l’annĂ©e, assurant ainsi un approvisionnement constant et de grande qualitĂ©, un rendement et une uniformitĂ© du produit pour les chaĂ®nes de distribution et les consommateurs, les serres n’en sont pas moins responsables d’émissions substantielles dans l’environnement. Ă€ la diffĂ©rence des productions hydroponiques, la fertilisation biologique en sol doit se faire en considĂ©rant les aspects suivants : le stockage, l’efficacitĂ© de l’utilisation, la rĂ©sistance aux maladies et la santĂ© des microorganismes qui aident Ă  nourrir les plantes. Cependant, compte tenu des propriĂ©tĂ©s physico/chimiques du sol, de la gestion de la fertilisation et de l’irrigation, nous observons que les producteurs biologiques peuvent aussi contribuer aux importantes Ă©missions de nutriments vers les  eaux souterraines. Ce phĂ©nomène est particulièrement Ă©vident pour les sols poreux quand l’approvisionnement en eau et le taux de minĂ©ralisation ne correspondent pas aux besoins des plants en eau et en nutriments. Dans le but de rĂ©duire l’empreinte Ă©cologique de la production en serre, les principaux soucis des producteurs canadiens sont de (i) avoir des systèmes de production biologique hautement efficaces avec des rendements similaires Ă  ceux des systèmes conventionnels et (ii) rĂ©duire les Ă©missions de solutions chargĂ©es de nutriments dans l’environnement en recyclant les effluents des cultures. Donc, les objectifs du projet proposĂ© sont de dĂ©velopper un système de production biologique de tomates plus durable 1) en amĂ©liorant la rĂ©tention des nutriments dans le sol et l’efficacitĂ© de l’utilisation des nutriments par les plants, 2) en obtenant un meilleur rendement et consĂ©quemment, une meilleure efficacitĂ© Ă©nergĂ©tique et 3) en recyclant les effluents des cultures par le biais de processus organiques efficaces, peu dispendieux et requĂ©rant peu d’entretien tels un marais filtrant artificiel et un biorĂ©acteur passif.

Pour rencontrer ces objectifs, un système de production biologique sera comparĂ© Ă  un système conventionnel dans deux aires de production chez Les Serres Nouvelles Cultures (Ste-Sophie, QC). Les expĂ©riences seront menĂ©es au cours de trois annĂ©es de production de cultures en contre plantation (trois cycles de contre plantations complets; 6 cultures). Les plants conventionnels pousseront sur des fibres de noix de coco et seront irriguĂ©s avec des solutions nutritives conventionnelles. Les  plants biologiques seront cultivĂ©s en bacs surĂ©levĂ©s remplis d’un substrat de culture Ă©tant principalement constituĂ© par de la fibre de noix de coco biologique,  35% de sol minĂ©ral et d’un minimum de 10% de compost. Les engrais et les amendements biologiques seront fournis hebdomadairement pour combler les besoins nutritionnels des plants. Pour amĂ©liorer les propriĂ©tĂ©s physiques, chimiques et biologiques du sol, l’utilisation du biocharbon comme amendement sera Ă©tudiĂ©e sur de petites parcelles au cours de la troisième annĂ©e. Deux systèmes d’irrigation seront utilisĂ©s : goutte Ă  goutte avec une gaine perforĂ©e au 15 cm (eau seulement) et un système d’aspersion Ă  la surface du sol (eau recyclĂ©e). Les plants seront contre plantĂ©s après 6 mois pour augmenter le rendement sur une pĂ©riode de rĂ©colte prolongĂ©e. Les effluents de la serre seront collectĂ©s sĂ©parĂ©ment pour chaque traitement et seront recyclĂ©s soit directement ou après avoir Ă©tĂ© traitĂ©s Ă  travers un bassin filtrant vĂ©gĂ©talisĂ©.

Huit bassins filtrants vĂ©gĂ©talisĂ©s Ă  flux horizontal, chacun Ă©tant composĂ© de 5 cellules en sĂ©ries, seront utilisĂ©s : 4 bassins pour traiter les effluents biologiques et 4 pour les effluents conventionnels comme point de comparaison. Du biocharbon sera ajoutĂ© au matĂ©riel de remplissage dans 2 bassins par type d’effluent (2 rĂ©pĂ©titions) afin d’amĂ©liorer la population des microorganismes et rĂ©duire les Ă©missions de gaz Ă  effet de serre.  Dans chaque bassin filtrant, les cellules seront remplies d’un mĂ©lange de gravier et d’un amendement biologique pour fournir une source de carbone Ă  la population microbienne Ă©tant donnĂ© que la demande chimique en oxygène (DCO) des effluents des serres est un facteur qui limite l’obtention d’un haut rendement.  Les bassins seront colonisĂ©s par Typha latifola Ă  cause de sa tolĂ©rance Ă  une forte salinitĂ© et aux sulfates. Les Ă©missions de gaz Ă  effet de serre (CO2, N2O et CH4) des bassins filtrants vĂ©gĂ©talisĂ©s seront aussi Ă©valuĂ©es afin de faire le bilan carbone et l’analyse du cycle de vie. L’activitĂ© biologique globale, les microorganismes dĂ©nitrifiants, les bactĂ©ries sulfato-rĂ©ductrices et la prĂ©sence des pathogènes seront aussi Ă©valuĂ©s. Dans la serre, la fertilisation, les paramètres climatiques, la croissance des plantes, le rendement en fruits et la qualitĂ© des fruits seront mesurĂ©s.

Davantage d’études fondamentales seront effectuĂ©es Ă  la serre expĂ©rimentale de l’UniversitĂ© Laval. Les premières sĂ©ries d’essais Ă©valueront la capacitĂ© de quatre diffĂ©rents types de plantes (Phragmites australis, Typha latifola, Iris versicolor et la fougère) Ă  coloniser des cellules de bassins filtrants spĂ©cifiques recevant diffĂ©rents niveaux de salinitĂ© et diverses teneurs en nutriments. Une seconde sĂ©rie d’essais aura pour but d’analyser par le biais de bioanalyses l’efficacitĂ© de divers types de biocharbon Ă  fixer le nitrate NO3, le phosphore P, le sulfate SO4 et le sodium Na contenus dans les effluents des serres.  La troisième sĂ©rie d’essais Ă©valuera l’efficacitĂ© des marais filtrants artificiels incluant ou excluant du biocharbon et vĂ©gĂ©talisĂ©s par Phragmites australis, Typha latifola, Iris versicoloret etla fougère pour rĂ©duire la prĂ©sence de pathogènes dans les systèmes de recyclage des effluents. Une quatrième sĂ©rie d’expĂ©riences servira Ă  Ă©valuer  l’impact bĂ©nĂ©fique de sol amendĂ© avec du biocharbon sur la croissance des plantes, le rendement, la qualitĂ© des fruits et sur la rĂ©sistance aux maladies et aux ravageurs.

Les résultats de ce projet de recherche procureront des solutions alternatives, peu coûteuses et efficaces pour les producteurs maraîchers, biologiques ou conventionnels (au champ ou en serre), afin qu’ils réduisent les émissions de nutriments dans l’environnement. Cette étude produira de l’information scientifique sur l’utilisation du biocharbon comme outil de gestion environnementale, car peu d’information est disponible même si plusieurs hypothèses ont été émises sur la séquestration du carbone, la valeur nutritionnelle, la qualité du sol en termes de propriétés physiques et chimiques, et finalement, sur la réduction des gaz à effet de serre.

Chercheurs

Nom Affiliation
, Chercheur principal
martine.dorais@agr.gc.ca
Chercheuse scientifique
Agriculture and Alimentaire Canada
Centre de recherche et de développement en horticulture
Pavilion Envirotron, Room 2120
Québec City, QC G1K 7P4
, Codemandeur
Hani.Antoun@fsaa.ulaval.ca
Département des sols et de génie agroalimentaire
Université Laval
Pavillon Paul-Comtois, local 2211
, Collaborateur
guy.belair@agr.gc.ca
Chercheur scientifique
Agriculture and Alimentaire Canada
Centre de recherche et de développement en horticulture
430 Gouin blvd.
Saint-Jean-sur-Richelieu, QC J3B 3E6
, Collaborateur
philippe.rochette@agr.gc.ca
Chercheur scientifique
Agriculture and Alimentaire Canada
Centre de recherche et de développement sur les sols et les grandes cultures
2560 Hochelaga Blvd
Québec, QC G1V 2J3
, Collaborateur
david.ehret@agr.gc.ca
Chercheur scientifique
Agriculture and Alimentaire Canada
Centre de recherches agroalimentaires du Pacifique
C.P. 1000
Agassiz, BC V0M 1A0
, Collaborateur
wei-chin.lin@agr.gc.ca

wei-chin.lin@agr.gc.ca Chercheur scientifique
Agriculture and Alimentaire Canada
Centre de recherches agroalimentaires du Pacifique
C.P. 1000, 6947 No. 7 Hwy
Agassiz, B.C. V0M 1A0
Valérie Gravel, Collaborateur
valerie.gravel.1@ulaval.ca
Professeur ˛ą˛µ°ůĂ©˛µĂ©
DĂ©partement de phytologie
Université Laval
, Collaborateur
gerald.zagury@polymtl.ca 
Professeur ˛ą˛µ°ůĂ©˛µĂ©
Département des génies civil, géologique et des mines
Université de Montréal
4101 Sherbrooke East
Montreal, QC H1X 2B2
, Collaborateur
mark.lefsrud@mcgill.ca
Professeur
Department of Bioresource Engineering
Macdonald Campus
McGill University
21,111 Lakeshore Rd
Ste. Anne de Bellevue, QC H9X 3V9
BĂ©atrix Alsanius, Collaborateur Professeur
Swedish University of Agricultural Sciences, Alnarp, Sweden
, Collaborateur Newe Ya'ar Research Center
Ramat Yishay, Israel

Partenaires et commanditaires